Promenons-nous dans les bois.

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Ainsi débute l’extraordinaire Divine Comédie de Dante.

De la même manière débute A Forest de The Cure… Coïncidence? 

Il faut croire que Mr Smith maîtrise ses classiques.

Avec ce 211^ème article Staycurious revient à ses anciennes amours… Les disques.

L’extrême richesse phonique de l'album qui suit a de quoi surprendre, on en arrive presque à prendre en pitié ce microcosme sonique décidément trop à l’étroit dans le sillon exigu d'un vinyle...

Alors on l’en a extirpé pour vous, le temps qu’il se déploie, qu’il prenne l’air, le temps d’une balade en forêt.

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     Edward Ka-Spel   « Tease Seize… Apply »   Terminal Kaleidoscope   2024.

Une forêt?

Mais pas n’importe quelle forêt…

Une forêt sombre, étrange…

Une forêt aux couleurs bizarres, boisée d’essences fantasques, inconnues…

Une forêt peuplée de lutins électroniques obéissant aux ordres d’un sampler cinglé.

Une forêt Carollienne fourmillante de Chapeliers fous, de lapins hyperactifs et de Chats du Cheshire.

Une forêt habitée de cris, de bruits, de sifflements de transistors AM mal orientés ou retranchés dans les recoins d’une bande amorce d’ondes FM.

Une forêt où les clairières sont autant de faux espoirs de quiétude.

Une forêt aux allées infiniment planes, bordées de fourrés grouillants d’une vie bruissante, énigmatique.

Une forêt obscure, abracadabrante et pourtant fascinante, hypnotique.

Ceux dont les oreilles ont déjà traversé, souvent de manière erratique, les mondes d’Edward Ka-Spel riront sous cape…

Les autres songeront à une éventuelle ingestion irraisonnée de psilocybine…

Tout ceci mérite explication.

Edward Ka-Spel , voyez-vous, devrait être considéré pour ce qu'il est, un génie…

Un génie de l’Underground certes, mais un génie malgré tout.

Les moins jeunes se souviendront de la formation anglo/batave The Legendary Pink Dots, qui, dès 1980, posait les bases en matière d’hybridation des genres… Edward en était un des membres fondateurs.

Proches du psyché, les gens de TLPD lorgnaient éhontément autant du côté obscur de la folk que vers l’ indus, tendance onirique.

Mais tout cela n’est qu’une partie de la zone d’activité du personnage (qui aime à l’occasion se faire appeler Prophet Qa’Spell ou Archangel).

Doté de sa seule voix traînante, aidé de ses paroles mystico-allumées, Edward Ka-Spel sévit sur tous les fronts depuis plus de quarante années.

Quatre décennies majoritairement occupées à enfanter plusieurs albums par an… C’est dire.

Et c’est aussi sans surprise qu’on apprendra que l’artiste a eu l’occasion de se frotter au beau monde (citons, au hasard...Current 93, Psychic TV, Amanda Palmer, Skinny Puppy, Nurse With Wound, Philippe Petit, Jim O’Rourke…).

Tease Seize… Apply ne déroge pas à la règle, il assume fièrement ses liens de parenté avec une discographie riche de dizaines d’albums.

Voix monocorde...

Propos mystico-chaotiques…

Imaginaire sonique singulièrement remarquable…

Ceux qui ont aimé Syd Barrett et The Beatles (époque Sgt. Pepper et Yellow Submarine) trouveront ici un petit bijou, les autres se contenteront de louer la prodigieuse inventivité de l’emballage sonore, ce qui, somme toute, n’est déjà pas si mal.

« J’essaierai n’importe quoi, tant que c’est différent » martèle nonchalamment  Edward Ka-Spel.

Ici, on a juste essayé la balade en forêt… Et on a adoré.

Un lien?... Le voici.

À bientôt ?

Special thanks to : Dante Alighieri & le Département de la Nature et des Forêts (D.N.F.).

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