Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
staycurious.over-blog.com

Par les temps qui courent, il importe de rester curieux.

Une question d’antennes.

Une question d’antennes.
 
 
Art en moi revient…
Toujours aux Ateliers des FUCaM…
Toujours aussi bouleversant.
 
 
____________
 
 
Anecdote personnelle…
2022, un jour, 14h. L’œil attiré par une affiche bigarrée, je pénètre dans la cour intérieure des Ateliers des FUCaM…
Il faut que je vous dise, je n’y connais rien en catégorisation artistique.
Impressionnisme, figuratif, fauvisme, cubisme… Les tiroirs académiques me saoulent.
L’art, c’est un frisson… Ou pas.
14h05 : J’entre.
2022, le même jour, mais plus tard: Je sors, troublé, secoué par tout ce que j’ai...bien plus que vu… ressenti.
 
C’est là que je me décide à lire l’affiche…
 
 

 

Art différencié ?
C’est quoi ça ?
Des dessins d’handicapés ?
De l’art brut ?

 

Alors, de retour chez moi, je cherche à savoir…
 
Savoir qui sont ces artistes et aussi pourquoi ils me bouleversent autant.
(De plus, vierge de tout a priori, on ne peut m’accuser de condescendance).
 
Pour ce faire, revenons en 1949, époque à laquelle Jean Dubuffet donne sa définition de l’art brut.
 
 

 

 

 

« Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistiques, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écritures, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe».

 

 
 
En somme, l’art brut, c’est l’ ignorance assumée ou inconsciente de l’académisme, mais sans qu’il ne soit nécessairement question d’handicap.
À la réflexion, Art en moi ne joue pas réellement dans cette catégorie…
 

Voyons donc plutôt du côté de l’art différencié.

 

Le terme  Art différencié, (proposé par Luc Boulangé), s’applique plutôt à des productions réalisées par des personnes certes handicapées, mais où les pulsions, fantasmes, obsessions et autres troubles obsessionnels compulsifs se voient canalisés, guidés, pris en main par un ou plusieurs animateurs spécialisés, tant dans l’artistique que dans le comportemental…

Le résultat de cette synergie créateur/accompagnateur est bluffant… les artistes y gagnent en valorisation et en estime de soi, quant au public, ( les...« normaux»), il en sort passablement secoué.

 

 

Une question d’antennes.
Une question d’antennes.Une question d’antennes.
Une question d’antennes.Une question d’antennes.
 
2024 : Plus j’y retourne, plus me vient en tête une métaphore imagée…
Cette expo a quelque chose d’ hertzien…
En effet, on pourrait y voir des antennes émettrices (les artistes, leurs œuvres) en phase avec d'autres, réceptrices celles-là… (nos regards).
De sorte que, en cas de forte émotion, on en arrive à négliger de se préoccuper de la conformité, du côté « hors norme », des antennes émettrices…
Un pas est dès lors franchi vers la compréhension de l’autre, émetteurs et récepteurs se découvrent des sensations communes, des atomes crochus esthétiques en quelque sorte.
 
 
Une question d’antennes.
Une question d’antennes.Une question d’antennes.
Une question d’antennes.Une question d’antennes.Une question d’antennes.

 

Ce tour de cloître assaille les sens de messages primaires, l’endroit résonne d’angoisses, de quêtes de réconfort, de sécurité… mais aussi de reconnaissance, d’affection et, surtout, d’amour.
Le plus poignant dans l’histoire, c’est qu’on y perçoit un humour omniprésent, cette politesse du désespoir qu’on sent ici teintée d’autodérision.
 
 
Une question d’antennes.
Une question d’antennes.Une question d’antennes.
Une question d’antennes.

À voir…

Même (Surtout?) si vous n’en ressortez pas indemnes.

 

 

     https://www.facebook.com/ateliers.fucam.7

 

Et comme staycurious est avant tout un blog à vocation musicale, on termine avec une chanson de Daniel Johnston
C’est vrai quoi... D’abord, l’artistique pictural n’a pas le monopole de l’art brut, ensuite, on déborde d’affection pour les dessins et les chansons détrempés d’amour de Daniel et cette reprise approximative d’un titre des Fab Four a quelque chose de profondément touchant.
Que ceux dont les poils de bras ne se hérissent que de quelques malheureux degrés me jettent la première pierre...
 

 

 

 

 

 

  À bientôt?

 

 

___________

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article