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Par les temps qui courent, il importe de rester curieux.

Mai 2019 c'est...

Mai 2019 c'est...

Prozac Songs.

Vampire Weekend  « Father of the Bride »  Columbia Records  2019.

 

J’ai a un souci avec Vampire Weekend… J’avais adoré leur album de 2008, puis, pour une raison inconnue, j’avais délaissé la chose et rangé la bande à Ezra Koenig, non pas aux oubliettes, n’exagérons rien, mais dans une soupente mémorielle assez difficile d’accès.

 

 

On est fin avril, tôt le matin, il pleut, des gens couvre-cheffés de parapluies louvoient sans conviction entre les flaques sombres d’un piétonnier trop froid encore gluant de restants d'humidité nocturne…

C’est le moment idéal pour s’enfoncer les Sennheiser dans les oreilles et de s’assurer que les vertus euphorisantes du groupe de NYC n’ont pas complètement disparu.

Et on se surprend à sautiller de flaque en flaque, riant sous cape… C’est un fait, ces types vous flanquent encore, envers et contre tout, la sacrée bonne humeur. les effets psychotropes sont toujours là, on aurait presque envie de chanter avec eux, si ce n’était cette crainte du ridicule…

La recette est restée la même, une fausse naïveté candide à la Jonathan Richman (et ses Modern Lovers), des chansons aux relents d’Afrique noire… (on pense parfois au Graceland de Paul Simon) et une petite dose de rigueur académique enfin... histoire d’occidentaliser l’allégresse.

 

Et puis, au fil de flaques, on ressent un sentiment de dilution, de dispersion, un peu comme une perte de saveur (ceux qui prennent au mot cette balade sous la pluie ainsi que ceux qui noient trop leur pastis en saisiront le sens métaphorique), Father of the Bride explore, ouvre des pistes, est facile d’accès, mais est très long.

 

Cela dit, 18 morceaux en une heure, j’aurais pu le parcourir trois fois le sourire aux lèvres, ce foutu piétonnier…

Father of the Bride ? Ce serait bien si c’était remboursé par la mutuelle.

De la Pop ensoleillée dit Marc… C’est tout à fait ça !

 

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Le retour du dilemme.

VR SEX  « Human Traffic Jam »  Dais Records  2019.

 

Andrew Clinco est de retour, et donc La question existentielle l’est aussi…

Doit-on en permanence innover pour être fréquentable ?

Le fait d’endosser la tunique de critique implique t’il qu’il faille coûte que coûte dénicher des sons nouveaux, quitte à ce ceux-ci soient au mieux enthousiasmants, au pire soporifiques ?… On ne va pas revenir là dessus, on en parlait ici et on en parlera encore.

Une chose est sure, c’est écrit plus haut, Andrew Clinco, renommé Noel Skum pour l’occasion, est de retour avec un groupe nommé VR SEX, un Side-Project en fait de Drab Majesty.

(On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait d’eux, en live cette fois, et c’était ici )

 

 

Objectivement, tous les clichés y sont, on n’est pas dupes, on pressent même que certains individus à la moquerie facile y verront une manœuvre parodique à forte teneur en seconde degré.

Ces boîtes à rythmes épileptiques, ces voix sépulcrales, ces guitares torturées à la pédale Chorus au-delà de l’indécence et ces dégaines de cowboy à la Fields of Nephilim ne trompent personne...Andrew Clinco voue un amour sincère et profond aux choses des années quatre vingt.

On retrouve d’ailleurs dans Human Traffic Jam ses tics compositionnels, mais on constate également que VR SEX est un projet moins prompt d’accès que ne l’est Drab Majesty. (On y trouve quelques longueurs).

Le plus comique, c’est que si une moitié de cerveau s’obstine à analyser de manière anthropologique cette manie que certains ont de se cramponner aux eighties, l’autre faction neuronale, elle, commande au pied de battre la mesure et aux poils de bras de se redresser…

Les plus radicaux demanderont à ce qu’on choisisse un camp...

Ici, ben… On frappe du pied, et on l’assume, point.

Parce que, dans le fond, on l’aime bien, ici, Andrew Clinco

 

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Cantates bioniques.

Holly Herndon  « Proto »  4AD  2019.

Avec ses trames harmoniques convenues subtilement amalgamées à de triturations numériques qu’on suppose aléatoires alors qu’elles sont le fruit de réflexions robotiques, Holly Herndon fait plonger son auditoire dans le conceptuel universitaire, dans l’Electro avant gardiste cérébro-digital et on s’enfonce tête la première dans un océan improbable de chants choraux et d’intelligence artificielle.

 

 

Holly Herndon, du haut de son doctorat en composition musicale de l’université de Stanford parvient avec PROTO à abolir les frontières entre la recherche scientifique et l’art, les deux disciplines se fondent ici en un magma sonore étrange, un univers pratiquement inexploré qu’on pensait encore hier pratiquement inexplorable tant l’I.A. fait peur

La performance est tellement curieuse/ belle/étrange/poétique (biffer la mention inutile) que ce serait bête de n’y porter aucune attention.

Les chercheurs décomplexés et les esthètes en quête de prouesses abstraites en auront pour leur argent et on pense même que certains curieux sortiront du bain ravis, munis de quelque chose qu’ils ne se savaient pas chercher… à condition de l’être (curieux, évidemment).

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Pop épique (et colégram).

Operators  « Radiant Dawn »  Last Gang Records  2019.

 

Beaucoup d’entre vous ne connaissent pas Dan Boeckner.

C’est un tort.

Wolf Parade, Handsome Furs, Divine Fits, Operators...Et bien ce sont des groupes auxquels il participe ou a participé.

Ce stakhanoviste de la Pop Indie canadienne, farouche adepte de la collaboration artistique ( il porte à bout de bras Wolf Parade avec Spencer Krug, Divine Fits avec Britt Daniel), gratifie depuis peu les bacs des disquaires de Radiant Dawn, le dernier album d’Operators, en partenariat étroit avec Devojka, la dame qui, depuis 2014, y tripote les claviers.

 

 

Si Blue Wave, le précédent album misait sur les rondeurs de la section rythmique, Radiant Dawn opte plutôt pour l’angularité du full numérique.

Ce parti pris digital heurte un peu au début, mais ces petites pépites aux sonorités qu’on dirait issues de la Pop synthétique britannique de la fin de seventies (les années des débuts de Mute Records, de Silicon Teens, et de Depeche Mode aussi, époque Vince Clarke) valent vraiment qu’on y pose nos tympans attentifs…

D‘ailleurs, la deuxième écoute balaie les doutes… Ce disque est très bien.

Mention spéciale au mixage qui propulse aux avant-postes la voix de crooner de Boeckner, aux petits intermèdes surprenants aussi, ainsi qu’à la présence, sur Low Life, de Tim Kingsbury (Arcade Fire) et de sa basse clinquante.

Et puis, surtout n’oublions pas, c’est Canadien, et donc, c’est forcément épique.

Et la Popépique, ici, d’office, on aime.

 

 

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