1 Août 2017
On est tombés sur les travaux de Mayme Kratz un peu par hasard, on a surtout découvert qu'elle parvenait à figer dans la résine d'insignifiants petits bouts de nature et que le résultat final hésitait entre le merveilleux et l'interpellant en une démonstration magistrale d'agencement esthétique, souvent giratoire, doublée d'une belle leçon de vie…
Une leçon sur la beauté des petites choses, celles qu'on écrase du pied, celles qu'on ignore tant elles paraissent à ce point ordinaires qu'elles en deviennent invisibles.
On n'est pas des méchants, non...On écrase juste par paresse, par prétention aussi, l'arrogance nous amenant à oublier que nous bénéficions comme elles du même statut, celui de modeste rouage d'une énorme machinerie.
Il vient peut-être de là, notre problème, à force de tout voir de haut...on s'émeut moins.
Et si on laissait justement ces « petites choses » nous enchanter à nouveau ?
Mayme fige la mort aussi, probablement pour exorciser quelques frayeurs enfantines, mais surtout pour nous rappeler à quel point les dépouilles font elles aussi, malgré l'énergie qu'on dépense à en nier l'évidence, partie de la vie… Après tout, n'en matérialisent-elles pas l'ultime achèvement ?
En bâtissant des ponts entre l'éphémère et l'immortel, Mayme Kratz nous oblige à nous questionner sur la pertinence du facteur temps.
Last but not least, c'est elle qui s'est occupée de parer d'une de ses créations la pochette de Off White, le prochain album d'Anna-Lynne Williams (a.k.a. Lotte Kestner) qui sortira début septembre, comme quoi le monde est petit quand les talents sont grands.